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Coronavirus : l’alimentation végétale, ou un futur sans pandémie ?

Si on avait envie de positiver à outrance, ou d’être un brin provocateur, on se dirait que toutes les pandémies que nous avons essuyé ces dernières années ont au moins été l’occasion d’en savoir un peu plus sur…

Tout un tas d’animaux sauvages que nous n’avions jusque-là vu que dans des documentaires animaliers.

Si on avait une courte vue, on pourrait se dire que la vie et la mort du pangolin, de la chauve-souris du Chine, de la civette palmiste masquée nous importent peu car nous n’approchons jamais ces animaux qui vivent si loin de nous.

Mais l’heure n’est plus à la rigolade, au positivisme benêt ou à la courte vue.

Il est temps d’affronter la réalité.

Même s’ils vivent loin de nous, ces animaux sont venus – indirectement – à nous.

Car enfin… Les épidémies qui ont dévasté le monde ces cent dernières années ont un point commun : leur origine animale.

Je vous donne quelques exemples, mais la liste n’est pas exhaustive.

Alors, je ne voudrais pas dire que l’alimentation carnée est la raison de tous les maux… Mais elle a quand même créé les principales pandémies !

Serge Morand, chercheur au CNRS, spécialiste en écologie parasitaire, l’expliquait le 20 mars 2020 au micro de FranceTV [2] :

« Depuis les 60-70 dernières années, on a plus d’épidémies, dont 70% sont associées aux animaux sauvages ou domestiques. La crise écologique crée la crise sanitaire ».

Dans une étude parue fin 2016, la biologiste américaine Laura Kurpiers estimait même à 75 % les maladies infectieuses émergentes ayant une origine animale[3].

Pour illustrer le phénomène, Serge Morand cite l’exemple du virus NIPAH, apparu à la fin des années 1990, en Malaisie. Une maladie qu’il définit comme « la rencontre improbable entre une chauve-souris frugivore, qui vit normalement en forêt, et un cochon élevé en Malaisie ».

Du fait de la déforestation, les chauves-souris se sont déplacées vers les élevages et ont infecté les cochons avec leurs déjections.

Ceux-ci ont alors transmis le virus aux hommes : « on dérégule complètement l’interaction qui pouvait exister entre le vivant, les humains et le pathogène. On crée ces flambées épidémiquesLe lien essentiel est l’augmentation des animaux d’élevage ».

25 milliards de poulets, 1,5 milliard de vaches, des milliards de cochons… Les chiffres donnés par le scientifique donnent le tournis.

Dans les élevages intensifs, où les animaux sont parqués dans des cages et des enclos pleins de sang, d’urine, d’excréments, où les bêtes sont aussi totalement standardisées, les virus ont quartier libre pour proliférer.

Et ils sont particulièrement dangereux, puisque résistants aux antibiotiques dont les animaux sont gavés. Les élevages apparaissent ainsi comme des incubateurs de bactéries. « Des bombes », résume Serge Morand.

« Qui a été élevé à la campagne sait que les bêtes de ferme sont victimes de toutes sortes d’épidémies comme celles que nous sommes en train de vivre » soulignait Franz-Olivier Giesbert le 26 mars 2020, en pleine pandémie de coronavirus, dans Le Point.

« L’épidémie actuelle nous rappelle que les animaux non humains […] peuvent transmettre leurs maladies aux animaux humains, pour reprendre l’amusante terminologie darwinienne. Il y a un mot pour ça : la zoonose ».

Alors, je ne sais pas vous, mais personnellement, je verrais bien une solution toute simple. Je vous donne un indice : ça commence par « véga » et ça finit par « nisme » !

La consommation de viande, qui frise l’overdose dans notre pays, ne doit-elle en effet pas être repensée ?

« Les élevages industriels insalubres, les abattoirs et les marchés à viande menacent la santé de chaque être humain sur la planète » rappelle la porte-parole de PETA Marie-Morgane Jeanneau. « Ils fournissent un terrain propice à l’émergence de maladies mortelles comme le coronavirus, le SRAS, la grippe aviaire, etc. ».

Mais qu’est-ce qu’on attend pour en prendre acte ?

Est-ce qu’il ne faudrait pas s’avouer que si l’on ne mangeait pas de viande, on n’en serait pas là ?

Ce n’est en plus pas comme si nous n’avions jamais été prévenus !

Des alertes ont été lancées, mille fois.

L’Organisation Mondiale de la Santé elle-même reconnaissait au moment du virus H5N1, en 1997, « qu’une nouvelle pandémie était inévitable ».

Plus fou encore : la CIA avait “prédit” la crise du coronavirus avec une précision frappante.

Dans le livre Le nouveau rapport de la CIA, comment sera le monde en 2025 ?, paru en 2008 (éditions Robert Laffont), l’historien Alexandre Adler explorait un rapport coordonné par l’agence d’intelligence américaine, basé sur le travail de 2500 experts.

On y prédisait une épidémie ressemblant étrangement au COVID-19 : « une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse, pour laquelle il n’existe pas de traitement adéquat » et qui se développerait « dans une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux, comme il en existe en Chine et dans le sud-est asiatique ».

Ça ne vous rappelle rien ?

Voilà qui est un peu râlant…

Mais on ne va pas forcément ressasser le passé.

On pourrait en revanche se poser les bonnes questions : est-ce que, année après année, nous allons tranquillement attendre le prochain virus ?

Il semble urgent de repenser nos modes de vie !

D’acter que notre avenir dépend de notre alimentation.

Surtout quand on sait à quel point la globalisation de nos économies accélère les pandémies.

« À l’heure de la mondialisation, où la mobilité des populations est plus importante que jamais, une nouvelle épidémie de grande ampleur est un facteur de risque à ne pas négliger lorsqu’on s’intéresse au bilan de l’exploitation animale » plaidait, début février 2020, l’Association Végétarienne de France dans une tribune[4].

« L’industrie de l’élevage fait porter des risques inconsidérés sur la population, mais reste maintenue coûte que coûte à grand renfort de subventions, de publicités et de soutiens politiques à l’opacité des filières. »

Alors, pourquoi ne pas se passer de la viande, du lait, des œufs ?

Nous sommes des millions de végétaliens à le faire.

Peut-être n’êtes-vous pas d’accord avec moi ? N’hésitez pas à venir débattre dans les commentaires ici !

A très vite,

Laurence


[1] Peta
[2] FaceBook Watch
[3] Research Gate
[4] Positivr

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