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Pour en finir avec les bobards sur le soja

Le Faux procès du Soja

C’est une question polémique mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas l’évoquer, un terrain miné mais ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas l’emprunter. Parmi les mails que vous m’envoyez, les commentaires que vous postez sur le blog, beaucoup concernent le soja. « Le soja n’est pas inoffensif pour la santé » m’écrivait Nic il y a quelques semaines.

Beaucoup l’accusent en effet d’être cancérigène, d’avoir une incidence notamment sur le cancer du sein.

C’est une question très importante, j’y ai d’ailleurs consacré pas mal de place dans mon livre en recueillant le témoignage de médecins et du spécialiste incontesté du soja en France.

Un faux procès

J’y ai découvert que ce procès fait au soja était un faux procès, ce que vient d’ailleurs tout juste de confirmer une étude très récente passée sous silence [1] , et que de puissants intérêts financiers poussaient à faire croire à la dangerosité de cet aliment, qui a pourtant des vertus nutritionnelles très intéressantes.

Le soja renferme en effet du fer, du potassium, du calcium et des acides aminés présents en quantités comparable à celles qu’on trouve dans la viande. 

Voilà un extrait de mon livre consacré au soja.

« Sur le podium, dans le top 3 des végétaux, le soja mériterait d’avoir sa place, à côté de la spiruline et pas loin des pois chiches. A des années-lumière du chou kale. Et pourtant… le soja est méprisé et accusé à tort et depuis des années de provoquer le cancer du sein. Alors que c’est juste le contraire…

« Le raccourci a été vite fait »

Le soja serait bourré d’œstrogènes. C’est faux. On croit cela parce que le soja a dans sa composition un mot qui prête à confusion. « Dans le soja, il y a des isoflavones, décrypte le docteur Bernard-Pellet. « Ces isoflavones font partie du groupe – large- des flavonoïdes, eux-mêmes rattachés aux polyphénols mais ils sont improprement désignés comme des phytoœstrogènes. Rien à voir donc avec les œstrogènes mais le raccourci a été vite fait. Les œstrogènes, ça se dissout dans l’huile, ce sont des dérivés du cholestérol et ils proviennent du règne animal alors que les isoflavones, c’est soluble dans l’eau, leur structure chimique est radicalement différente et ils proviennent des plantes ! ».

Dans « phytoestrogénes », la plupart d’entre nous n’ont entendu que le terme œstrogènes et le parallèle a été vite fait…

Œstrogène ? Les œstrogènes qu’on trouve dans les pilules contraceptives ?

C’est bizarre, les Asiatiques qui le consomment depuis 9000 ans maintenant n’ont rien remarqué !

Notez que les européens, qui le consomment depuis le début du 20e siècle, n’ont rien remarqué non plus ! Aucune étude sérieuse n’est venue prouver que le soja était dangereux. Il n’y a aucun effet secondaire connu chez l’être humain ! 

« En réalité, la consommation de soja permet de diminuer les risques de cancer du sein »

« Au contraire, explique Jérôme Bernard-Pellet, la consommation de soja permet de diminuer les risques de cancer du sein, des ovaires, il a un effet protecteur sur le cancer de la prostate chez l’homme et diminue le risque cardiovasculaire. Il a également pour effet de retarder l’âge de la puberté. Les isoflavones du soja diminuent la stimulation des seins par nos propres œstrogènes. C’est probablement par ce mécanisme que le soja diminue le cancer du sein. Par ailleurs, plus vous prenez du soja tôt dans la vie, plus grandes seront vos chances d’éviter un cancer du sein. On devrait plébisciter le soja et c’est incroyable, c’est tout le contraire qui se produit ».

De puissants intérêts en jeu

Mais qui a intérêt à vouloir dissuader les hommes de manger du soja ?

En réalité, tout le monde, y compris les fabricants eux-mêmes ! Pourquoi ? Parce que les animaux aussi mangent du soja, sous forme de tourteaux. Et qu’il est beaucoup plus rentable pour les fabricants de vendre du soja pour nourrir les animaux que du soja pour nourrir les humains… »

Une preuve absolument irréfutable de cette opération de dénigrement systématique – et savamment orchestrée- du soja existe. Je l’évoque en détail dans mon livre.

Soja et environnement : les vegans sont-ils hypocrites ?

Dans les mails que vous m’envoyez concernant le soja et dans les commentaires que vous faites sur le site, vous pointez aussi souvent les dégâts environnementaux de la culture du soja, notamment en Amazonie.

Julia, par exemple, trouve les vegan « hypocrites » sur le sujet : « Arrêtez déjà de manger des steaks de soja (…) qui est un facteur grave de déforestation de la forêt tropicale et j’arrêterai de manger de la viande issue de l’agriculture biologique et responsable » écrit-elle.

Cette question est complément légitime. Mais il faut savoir que le soja cultivé en Amazonie l’est précisément pour les animaux d’élevage. Le soja consommé par les humains en France vient très majoritairement de France et d’Europe.

N’hésitez pas à double checker sur l’étiquette mais il y a très peu de chance que votre steak de soja vienne de si loin.

Christophe, un lecteur d’Alternative vegan, m’a d’ailleurs fait parvenir un graphique de la marque Sojassun qui l’explique très simplement ici:

Pour rappel, une liste des produits à base de soja :

Si vous avez d’autres questions sur le soja (ne me demandez pas la « preuve irréfutable » du dénigrement du soja, je garde quand même quelques surprises pour mon livre :-), n’hésitez pas et rendez-vous dans les commentaires !

A très vite !

Laurence

[1] étude de grande ampleur réalisée auprès de 300 000 femmes chinoises et publiée le 21 novembre 2019 European Journal of Epidemiology pp 1–12 Soy intake and breast cancer risk: a prospective study of 300,000 Chinese women and a dose–response meta-analysis . De très nombreuses études existent par ailleurs (voir liste dans Veggie en famille, Hélène Defossez, Lise Lebrun, ed Leduc pratique.

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