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Il fut un temps – je vous parle des années 80 – où offrir un manteau en vison à sa femme était lui faire un magnifique cadeau. Après des années à l’espérer, ma mère en a eu un, ses copines aussi. Le manteau de vison est aujourd’hui au fond d’une armoire, je crois que cela fait bien vingt ans qu’elle ne l’a plus regardé. Peut-être avez-vous vécu la même histoire. Porter de la fourrure n’est plus aujourd’hui moralement, socialement acceptable. Pourtant, vous, moi, en portons sûrement sans le savoir.

Non ?

Si !

Car la fourrure est partout.

Dans ces petit colifichets que les enseignes disposent stratégiquement le long des caisses lorsque vous faites la queue ou dans ces portes-clés rigolos et colorés que vos enfants accrochent à leurs sacs à dos…

Elle est aussi dans les cols, les capuches, les garnitures sur les bords de manche…

Elle est partout, mais on ne vous le dit pas.

Parfois, on vous fait même croire que c’est de la fausse fourrure.

Parfois, elle est teintée pour que les consommateurs ne l’identifient pas comme « de la vraie ».

C’est comme ça qu’en France, aujourd’hui, beaucoup d’entre nous achètent de la fourrure… sans le savoir.

OK direz-vous, tout cela est indigne, mais on ne peut rien y faire puisqu’on nous dupe.

Et puis cette cette fourrure vient de l’étranger, de Chine notamment où l’on est capable de tout  pour vendre, comme faire passer du chien pour du « raton laveur »(1) , et où on ne peut rien contrôler…

Vous faites peut-être partie des 59% de français qui pensent qu’il n’y a plus d’élevages d’animaux à fourrure en France.

Or, il y en a.

© L214

Notamment des élevages de visons d’Amérique, aux poils plus denses que les visons d’Europe et qui n’ont pas la chance d’être considérés comme une espèce protégée.

Ces élevages sont planqués mais on en compte une dizaine dans l’hexagone.

Et ils n’ont rien à envier à ceux qui existent à l’étranger.

150 000 visons d’Amérique sont élevés et tués dans les élevages français chaque année.

Les associations qui ont infiltré ces élevages décrivent toutes les conditions indignes dans lesquelles naissent, grandissent et meurent ces animaux (2). 

Pour rappel :

  • Les visons d’Amérique sont des animaux semi aquatiques, c’est-à-dire qu’ils vivent le long des cours d’eau (marais, fleuves, bord de mer) où ils ont besoin de s’immerger.
  • Ils sont solitaires, ont une espérance de vie de 6 à 8 ans en milieu naturel, leur territoire peut s’étendre jusqu’à 6 kilomètres pour les mâles, 3 pour les femelles.
  • Ils aiment se cacher, bondir, nager, marcher, grimper aux arbres et sur les rochers. Ils sont curieux, intelligents, délicats. Ils ont… besoin de liberté !

Entassés, souillés, blessés, gazés

Dans les élevages qui subsistent en France et que les associations de protection animale ont visité, les visons sont :

  • Entassés (généralement par 3) dans des cages minuscules, dites “en batterie” et n’ont aucun accès à l’eau.
  • Ils n’ont pas de mangeoire, de paille ou de litière, leurs cages dégoulinent d’excréments et d’urine. Leur nourriture est jetée à même les grilles où les restes pendent en putréfaction.
  • Ces conditions de vie les font sombrer dans la folie. Ils développent des troubles du comportement, s’automutilent ou se blessent. Les usines à fourrure résonnent de leurs cris perçants.
  • Leurs blessures ne sont pas soignées, leurs plaies sont laissées sans traitement, au point qu’il est arrivé que leur cerveau soit apparent. Oui, je sais, c’est dur à lire, mais c’est la vérité.
  • Les visons qui ne sont pas gardés pour la reproduction sont abattus à l’aube de leur premier hiver. Ils sont généralement gazés ou électrocutés par voie anale. Ceux qui ne meurent pas tout de suite (il y en a beaucoup) sont dépecés alors qu’ils sont encore conscients…
  • En 2018, l’élevage d’Emagny dans le Doubs, était fermé par arrêté administratif (3). « Par souci d’économie, cet éleveur est allé jusqu’à broyer les cadavres des morts pour les donner à manger aux vivants », racontait un riverain à l’association 30 millions d’amis .

Et cette souffrance animale se double d’un désastre environnemental puisque les déjections se dispersent dans la nature et polluent les sols(4).

Comment pouvons nous accepter cela ?

J’y pense à chaque doudoune avec capuche que je regarde, à chaque caisse cernée de colifichets que je fréquente. 

D’autant que l’Etat ne fait rien.

Cet Etat français dont le ministre de l’agriculture  – et donc de la protection animale – Didier Guillaume a osé l’été 2019 aller assister à une corrida (5).

Mieux, la France est dans l’illégalité.

Elle ne respecte pas la recommandation du Conseil de l’Europe sur l’élevage des animaux à fourrure, à laquelle elle doit pourtant se plier. 

Selon cette recommandation, il est illégal de

  • Priver les visons de cachettes
  • Priver les visons de litière
  • Priver les visons de points d’eau dans lesquels ils puissent nager

Une dizaine de pays de l’Union Européenne ont interdit ou encadré les élevages d’animaux à fourrure. 

La France fait partie des pays n’ayant voté AUCUNE LOI à ce sujet.

Et ce, alors que 8 français sur dix se déclarent pour l’interdiction des élevages d’animaux à fourrure en France(6).

Autant dire que l’Etat traite ce sujet par le plus grand mépris…

Vous êtes révolté(e), vous aussi  ?

Partagez cet article avec vos amis pour qu’ils soient eux aussi informés et commencent à boycotter tous ces produits.

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Ou n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous, je serai ravie de vous lire. 

(1) Source Liberation
(2) Enquêtes de 30 millions d amisenquête de One Voice dans six élevages à voir ici,
et enquête de L214 à voir ici 
(3) Source 30 millions d’amis
(4) Selon une étude menée en 2011 par un cabinet indépendant,la fourrure a un impact environ- nemental plus important que toutes les autres matières textiles sur 17 des 18 critères environnementaux étudiés;
voir ici 
(5) Source Le point 
(6) sondage YouGov pour L214 – 2018.

Alternative Vegan Media

Laurence Pieau


A Propos

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