Je me faisais la réflexion en regardant cette pub sur la viande…
Avez-vous remarqué comment, en quelques années, les publicités sur la viande ont évolué ?
Avant, il suffisait de surfer sur le poncif mensonger : « la viande rend naturellement fort » pour nous séduire.
C’était le temps d’avant où les valeurs nutritives et symboliques de la viande ne « posaient pas question » comme on dit…
Aujourd’hui, le ton a un peu changé.
Les pubs mettent en avant la traçabilité. On loue le « mangez moins mais mangez mieux », on évoque ce « modèle alimentaire français qu’on nous envie partout dans le monde » (1).
Bref, on change la com’, on utilise des « éléments de langage ».
Histoire de rester pour quelques années, quelques décennies encore, un pays « de viandards » : avec 84 kilos par viande et par personne, la France consomme deux fois plus de viande que la moyenne mondiale.
Un chiffre…déraisonnable.
Depuis 2015, la viande rouge est en effet classée par l’OMS comme « cancérigène probable » et la viande transformée (jambon, charcuterie…) comme « cancérigène avéré ». Dans la même classe, donc, que l’amiante, l’arsenic, le tabac.
Oui, vous avez bien lu : l’amiante. L’arsenic. Le tabac.
Et quand on voit l’impact sur nos organismes de la consommation de viande, on se demande pourquoi cette classification n’est pas arrivée plus tôt…
Car c’est elle, la viande, le premier ennemi qui menace notre santé.
Pour rappel, la consommation de viande entraîne…
1 / Une augmentation des risques de cancers :
- Selon l’Institut National du Cancer, 20 à 25 % des cancers en France sont imputables aux comportements alimentaires (2).
- Selon l’étude Campbell, l’une des plus grandes études nutritionnelles jamais réalisée puisqu’elle s’appuie sur les données de 880 millions de personnes, il existe un lien direct entre la consommation de produits d’origine animale et les cancers du sein, de la prostate et du colon.
- Selon l’Institut National du Cancer (INCa), le risque de cancer colorectal, qui touche près de 40 500 personnes en France chaque année, augmente de 29 % si la consommation de viande rouge dépasse 100 grammes par jour, et 21 % si l’on consomme plus de 50 grammes par jour de viandes transformées.
- Selon l’Académie de nutrition et de diététique américaine, « une méta-analyse de sept études a mis en évidence que les végétariens avaient une incidence globale de cancer inférieure de 18 % par rapport aux non-végétariens » (3).
- Selon une étude menée par François Mariotti, professeur à AgroParisTech et spécialiste de la physiologie de la nutrition et du comportement alimentaire (étude de référence car elle a mobilisé pas moins d’une centaine de chercheurs dans le monde), « divers aspects des régimes végétariens peuvent influer sur le risque de développer plusieurs types de cancers ».
« Pour les cancers gastro-intestinaux, les données ne sont pas cohérentes, mais certaines études ont montré un risque plus faible de cancer de l’estomac et de cancer colorectal chez les végétariens ».
« Peu de données sont disponibles pour les végétaliens mais elles suggèrent qu’ils pourraient avoir un risque réduit de cancers de la prostate et peut-être de tous les cancers combinés » (4).
2 / Une augmentation des diabètes de type 2 :
- Une étude publiée dans la revue Nutrients par le Comité des Médecins pour une Médecine Responsable de Washington montre qu’une alimentation végétale réduit les risques de diabète (5).
- Selon l’étude du professeur Mariotti, citée plus haut : « il y a aujourd’hui des preuves épidémiologiques indiquant un risque plus faible de diabète de type 2 chez les personnes suivant différents types de régime végétarien » (6).
- Un adulte sur onze vit aujourd’hui avec le diabète. Il y a quatre millions de diabétiques en France et, plus inquiétant encore, entre 500 000 et 800 000 Français seraient des diabétiques qui s’ignorent (7).
3 / Une augmentation des risques de surpoids :
- En 2009, la revue américaine Diabetes Care a étudié la morphologie de 22 434 hommes et 38 469 femmes. Il en ressort que l’IMC des végétaliens est de 23,6 et celui des végétariens de 25,7 contre 28,8 pour les omnivores (8).
4 / Une mortalité plus élevée :
- Une étude menée six ans durant sur environ 70 000 personnes et publiée en 2013 par le Dr Orlich (spécialiste en médecine préventive à l’université de Loma Linda, en Californie) a démontré que les végétaliens ont 15 % de mortalité globale (toutes causes confondues) de moins que les omnivores.
5 / Plus de maladies cardiovasculaires :
- Des travaux de l’université d’Oxford réalisés en 2013 estiment en effet qu’une alimentation végétale réduit de 32 % le risque de développer une maladie cardiovasculaire (9).
Elle diminue plus précisément les risques de développer une cardiopathie ischémique (atteinte cardiaque liée à des artères coronaires – celles qui mènent au cœur – partiellement bouchées).
- Pour le Dr Caldwell B. Esselstyn, chirurgien spécialisé en cardiologie mondialement connu, « les maladies des artères et les maladies coronariennes sont causées par la nourriture que les gens avalent au quotidien » (10).
6 / Une résistance plus grande aux antibiotiques :
- Tous les animaux d’élevage se voient administrer des antibiotiques pour survivre dans les conditions de promiscuité que leur fait subir l’élevage intensif : 83 % des 800 millions de poulets tués chaque année en France, 96 % des cochons, 99 % des lapins de chair élevés dans l’Hexagone (11).
En mangeant leur chair, nous augmentons notre résistance aux antibiotiques.
Et savez-vous combien de personnes meurent chaque année parce que les antibiotiques ne font plus leur effet ? 33 000 en Europe (12) et 12 500 en France (13).
- Pour l’OMS,
qui prévoit un mort toutes les 30 secondes d’ici 2050, « la résistance aux
antibiotiques constitue aujourd’hui une des plus grandes menaces pesant sur la
santé mondiale ».
La consommation de viande augmente aussi le cholestérol et a bien d’autres effets que vous avez peut-être déjà ressentis :
- Une baisse de forme, de libido…
- Le sentiment d’avoir mal à la tête, des douleurs articulaires, un sommeil qui ne repose plus, des douleurs articulaires, des difficultés de concentration, une fragilité qui fait qu’on attrape le petit coup de froid qui épargne les autres, un teint brouillé, une digestion difficile…
Il existe deux autres ennemis moins identifiés.
Le lait dont on nous fait croire depuis des années qu’il est la meilleure source de calcium.
Il y a certes du calcium dans un verre de lait mais il y en a aussi en quantité importante dans bon nombre de végétaux comme les herbes sèches dont vous parsemez vos salades, les amandes, le chou frisé, le chocolat…
Et si la consommation de lait en France a chuté (elle est passée de 61 litres par an et par personne en 2003, à 51 litres en 2015 (15)) c’est parce que les produits laitiers provoquent également de nombreux maux pour la santé :
- Pour le cancer de la prostate, le lien est avéré.
- Et non, les produits laitiers ne préviennent pas l’ostéoporose, même si, dans un extraordinaire cas d’hypnose collective, les industriels du lait sont parvenus à nous faire croire le contraire !
D’abord parce que dans la santé des os, il y a beaucoup d’autres paramètres : l’importance de la vitamine D, de la vitamine K, du magnésium, le fait de ne pas boire d’alcool, de ne pas fumer, de faire de l’exercice physique…
Ensuite, parce que les pays qui ont le plus d’ostéoporose sont ceux où la consommation de lait est la plus importante.
« C’est en Suède, le pays où l’on consomme le plus de produits laitiers, qu’il y a le plus de fractures, explique le docteur Jérôme Bernard-Pellet. En Chine et au Japon, là où l’on en consomme le moins, c’est là qu’il y a, en revanche, le moins d’ostéoporose. »
- Autres effets de la consommation des produits laitiers : allergies, acné, diabète, effet pro-inflammatoire…
Alors qu’il est si simple d’aller prendre le calcium là où la vache et les animaux les plus forts de la planète le prennent, c’est-à-dire dans les plantes…
Et puis, il y a un troisième ennemi, encore plus “planqué” que les autres.
Les œufs.
J’en entends déjà certains : « ah, vous allez encore nous parler des œufs et des poussins mâles broyés vivants alors que désormais, le broyage est interdit » (il le sera fin 2021).
OK !
Je comprends que certains préfèrent ne pas savoir comment les œufs (poules génétiquement modifiées pour pondre 300 œufs par an au lieu de 60 naturellement, avec une espérance de vie de deux ans au lieu de dix) et, d’une façon générale, toute la nourriture d’origine animale arrive dans leur assiette…
Arrêtons-nous donc juste sur les impacts sur la santé.
- Longtemps, l’œuf a été considéré comme nutritionnellement parfait. Sa valeur
protéinique est de 12,6 grammes de protéines pour 100 grammes.
Ce n’est pas mal certes, mais beaucoup moins que les lentilles par exemple (24,90 grammes). Mais en l’absence d’études nutritionnelles sérieuses, sa valeur nutritionnelle tout court est aujourd’hui un mystère.
- Certaines études (indiquées ci-dessous) indiquent même que les œufs favorisent le diabète de type 2, le diabète gestationnel, les maladies cardio-vasculaires voire augmentent la mortalité toutes causes confondues (16).
- Ils contiennent du cholestérol.
- Et, selon le docteur américain Michael Greger, spécialiste de la nutrition mondialement reconnu, un œuf par jour est aussi dangereux que… cinq cigarettes quotidiennes !
Si vous lisez cet article c’est parce que vous vous interrogez.
Parce que vous êtes probablement convaincus que l’alimentation est notre “première médecine”.
Parce que ces dérives alimentaires jamais observées dans l’histoire de l’humanité sont dramatiques, comme l’explique la revue médicale de référence The Lancet :
« L’alimentation tue plus que le tabac. Elle est chaque jour responsable d’une mort sur cinq ».
C’est en pensant à cela, après m’être beaucoup documentée sur toutes ces « maladies de civilisation » (diabète, obésité, problèmes gastriques, intolérances alimentaires etc.) que j’ai bâti un programme avec l’autrice et formatrice Eva-Claire Pasquier.
Un programme pour apprendre à bien s’alimenter et faire les bonnes associations d’aliments pour se nourrir sans carences.
Un programme qui fait redécouvrir les légumes et fruits de saison.
Le simple calendrier de la nature, basique, et pourtant oublié par la plupart d’entre nous.
Je sais de quoi je parle : il y a deux ans, j’étais incapable de dire quand était la saison des pommes et celle des tomates. J’en mangeais tout le temps…
Alors que je me rappelle bien que toute petite, sur le marché, il était fréquent que les maraîchers rabrouent les clients : des pommes ? des tomates ? Mais ce n’est pas la saison ! Et tout le monde acceptait la loi de la nature…
Aujourd’hui, notre méconnaissance est encore plus grande.
Une étude faite par l’association Santé Environnement France a fait ce constat affligeant : 9 écoliers sur 10 ignorent à quoi ressemble une betterave. 1 sur 3 ne sait pas reconnaître un poireau, une courgette ou un artichaut. Et la moitié d’entre eux ignore avec quoi sont faits jambon et nuggets de poulet…
L’étude date de 2013, on peut imaginer que cela ne s’est pas amélioré depuis !
Au sujet de mon programme…
Vous pourriez vous demander pourquoi travailler sur un programme alors qu’il existe pléthore de recettes et des applications scannant les produits pour vous dire ce qui est bon pour vous.
Vous avez raison : ces applis, ces sites sont formidables mais s’en remettre à ces applis qui pensent à votre place pour savoir ce qu’il est acceptable de manger ne vous rend pas autonome.
Le programme élaboré avec Eva-Claire, dont c’est le métier, vous rend capable de vous débrouiller en cuisine avec des aliments courants et vous donne des notions nutritionnelles qui permettent de faire des plats équilibrés et d’avoir une alimentation sans carences.
Car, c’est d’abord à vous de protéger votre santé.
(1) Charal.fr
(2) Institut National du Cancer, Les cancers en France en 2016, l’essentiel des faits et chiffres [en ligne].
(3) Végétarisme.fr, Position de l’Académie de nutrition et de diététique au sujet de l’alimentation végétarienne, rubrique « Nutrition et Santé » [en ligne].
(4) Cité par Hugo Clément dans Comment j’ai arrêté de manger des animaux, Éditions du Seuil, 2019.
(5) Hana Kahleova, Andrea Tura, Martin Hill, Richard Holubkov et Neal D. Barnard, « A Plant-Based Dietary Intervention Improves Beta-Cell Function and Insulin Resistance in Overweight Adults: A 16-Week Randomized Clinical Trial », Nutrients, février 2018. Dans cette étude, des chercheurs ont réuni 75 participants de 25 à 75 ans en surpoids et sans antécédents de diabète. Seize semaines durant, une moitié du groupe a conservé son régime alimentaire habituel, l’autre a suivi un régime végan, faible en graisses, à base de fruits, de légumes, de grains entiers et de légumineuses, le tout sans limite calorique et sans changer leur activité physique… À la fin des seize semaines, le groupe des personnes ayant suivi un régime végan a vu son indice de masse corporelle baisser. Leur taux de sucre dans le sang a lui aussi diminué.
(6) François Mariotti (dir.), Vegetarian and Plant-Based Diets in Health and Disease Prevention, Elsevier, 2017.
(7) Contre le diabète, Qu’est-ce que le diabète ? rubrique « Le diabète » [en ligne].
(8) Cité par Hugo Clément dans Comment j’ai arrêté de manger des animaux, Editions du Seuil, 2019.
(9) Francesca L. Crowe, Paul N. Appleby, Ruth C. Travis et Timothy J. Key, « Risk of Hospitalization or Death From Ischemic Heart Disease Among British Vegetarians and Nonvegetarians: Results from the EPIC-Oxford Cohort Study », The American Journal of Clinical Nutrition, mars 2013, vol. 97.
(10) Cité dans The Game Changers, Netflix.
(11) Audrey Chauvet, « Plus de 1 000 tonnes d’antibiotiques administrées aux animaux d’élevage en 2009 », 20minutes.fr, 28 février 2011.
(12) données ERAS-net
(13) étude Burden
(14) alternative-vegan.com
(15) Laurence Girard, « La consommation de lait ne cesse de baisser en France », Le Monde, 17 mai 2016-
(16) Références dans l’ordre des maladies évoquées : Luc Djoussé, J. Michael Gaziano, Julie E. Buring et I-Min Lee, « Egg Consumption and Risk of Type 2 Diabetes in Men and Women » dans Diabetes Care, 2009. Chunfang Qiu, Ihunnaya O. Frederick, Cuilin Zhang, Tanya K. Sorensen, Daniel Enquobahrie et Michelle A. Williams, « Risk of Gestational Diabetes Mellitus in Relation to Maternal Egg and Cholesterol Intake » dans American Journal of Epidemiology, férvrier 2011. Denise K. Houston, Frances A. Tylavsky, Stephen Kritchevsky et al., « Dietary Fat and Cholesterol and Risk of Cardiovascular Disease in Older Adults: the Health ABC Study » dans Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases, juin 2011.
Bonjour, votre lettre sur l alimentation de nos jours ,est exacte, la majorité des cancers sont dues à l alimentation! J aime beaucoup les oeufs, combien de fois par semaines peut on en manger? Merci
Bonjour, je comprends pour les oeufs, mais que pensez vous d’oeufs de nos poules domestiques ? Je m’explique, j’ai été chercher 4 poules chez un éleveur de poules pondeuses, qui, loi oblige, devait renouveler son cheptel. Pour leur éviter l’abattoir, il a vendu à des particuliers à deux francs six sous ses poules. Mes poules pondent chacune un oeuf tous les jours, ce sont des œufs non fécondés puisque je n’ai pas de coq. Parfois elles ne pondent pas si elles ont trop chaud ou trop froid. Je n’achète plus d’oeufs, ceux de mes poules suffisent. Qu’en pensez-vous ? Même si je sais qu’un vegan ne prendra rien venant de l’animal.
Bonjour,
Merci pour cet article.
Cependant quand vous dites que l’œuf contient du cholestérol, j’ai l’impression que le lecteur comprendra que le cholestérol est à bannir.
Mais le cholestérol reste indispensable et remplit de nombreuses fonctions dans l’organisme.
Il ne faut pas entraîner d’excès de son taux sanguin.
hello oui ras le bol des pubs car voir une vache dans son pré puis le steak on devrait tout montrer l abattoir l horreur …. mais voyons ce ce n est pas correct!!!!!!!!
Je suis d accord avec vous, j ai résolu le probleme de la viande , je dis tjrs ,arretons de manger de la souffrance animale!
Bonjour je mange régulièrement les oeufs de mes poules qui vivent dehors et picorent toute la journée ce qu elles trouvent dans la nature je pense que cela est bon pour la santé non ? Merci
Bravo pour cette publication. Je suis à 200 % d’accord avec vous. Je suis passé comme vous d’une alimentation carnée à un flexitarisme et maigrement quasi Vegan. Le respect animal et la prévention médicale m’importent énormément. Je suis médecin et la flambée des cancers et maladies neuro dégénérative me font réagir.
Merci et bravo pour ce que vous faite.
Crdlt
Dr Yannick MATHIEU