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Je n’ai rien contre la marche pour le climat. Surtout quand elle est organisée par des lycéens.

Je trouve ça éminemment respectable. Et rassurant de voir ces jeunes se mobiliser pour exhorter les politiques à agir.

Mais ça ne sert à rien.

C’est comme marcher contre l’injustice.

Entendons-nous bien : je ne me moque pas.  Nous avons détruit la forêt amazonienne en moins de 30 ans, une ile de plastique équivalente à deux fois la taille du Texas flotte à la surface du Pacifique, nos générations n’ont pas de quoi être fières, franchement…

Je dis juste que pour protéger l’environnement, exhorter les politiques à agir ne sert à rien.

La principale action est entre nos mains.

Ce n’est pas contre l’État, les multinationales qu’il faut se rebeller mais c’est d’abord contre nous. Contre nos choix alimentaires.

Plutôt que de marcher pour le climat, il faut manger pour le climat.

La principale façon de préserver l’environnement – et de loin- est de devenir vegan.

Nous n’avons jamais consommé autant de viande qu’aujourd’hui : 323 millions de tonnes en 2017 selon la FAO [1] . Deux fois plus que nos grands-parents. Trois fois plus que nos arrières grands-parents. [2] Cette consommation a quadruplé en 50 ans.

Chaque année, 63 milliards d’animaux sont tués pour nous sustenter. Ça fait 2000 par secondes.

64 000 sont donc morts depuis que vous avez commencé à lire cet article.

Les bestiaux rotent. Ils pètent. Défèquent. Consomment des céréales. Sont transportés par la route. Vivants ou morts.

Tout cela n’est pas sans conséquences pour l’environnement et le climat.

Leurs pets propulsent du méthane dans l’atmosphère. Les engrais chimiques dégagent de l’azote, la production de nourriture et les transports émettent du gaz carbonique…

Au total, l’élevage émet 7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit plus que la France et les États-Unis réunis.

Selon le dernier rapport de la FAO, publié en 2013, l’élevage est responsable de 14,5% des émissions de gaz à effets de serre.

Émission de gaz à effets de serre veut dire réchauffement climatique, qui est considéré comme la plus grande menace mondiale pour la santé publique au 21ème siècle [3]

Selon le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), l’élevage pollue davantage que toute l’industrie des transports [4].

Tous les transports, vous vous rendez compte ?

14,5%, c’est déjà énorme.  

Mais ce chiffre serait faux. En réalité, il serait de 51%.

Oui, 51%.

C’est un expert, Jérémie Mercier qui le souligne. C’est lui qui m’a ouvert les yeux sur les ravages causés par l’élevage sur l’environnement

Un homme ultra légitime en matière de santé et d’alimentation.

Jérémie Mercier sait de quoi il parle. Il est normalien, docteur en recherches environnementales, conférencier. Mais aussi et surtout, il est un coach réputé en nutrition et en santé naturelle.

Jérémy a eu un déclic il y a une dizaine d’années lorsqu’il s’est rendu compte à quel point des aliments qu’il pensait sain, minait sa santé. Il a depuis aidé des centaines de personnes à changer leur alimentation et ce changement nutritionnel a eu des résultats concrets sur leur santé – ces personnes témoignent sur son site.

Une alimentation largement végétale fait partie des recommandations de Jérémie. Vous pouvez d’ailleurs télécharger gratuitement ici un de ses ebooks

Jérémie Mercier a repéré ce chiffre de 51% pour la première fois en 2009 dans un rapport établi par Jeff Anhang et Robert Goodland, deux conseillers environnementaux de la banque mondiale [5].

« Il a été peu repris par les médias car non validé par la « communauté scientifique », explique Jérémie Mercier. Pourtant, souligne-t-il, « la méthodologie de Anhang et Goodland est plus complète, factuelle et intelligente que celle de la FAO ».

Mercier souligne que Olivier De Shutter, rapporteur spécial des Nations unies pour l’alimentation a d’ailleurs repris ce chiffre dérangeant dans son rapport de fin de mandat lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en janvier 2014. « Il est vrai, souligne Mercier, qu’il pouvait alors se lâcher complétement alors qu’il retrouvait sa liberté d’expression totale en quittant les Nations Unies ».

Mais l’élevage n’est pas seulement responsable des émissions de gaz à effet de serre, il est la cause la plus importante des dégâts environnementaux 

Un rapport de la fondation RISE [6] (Rural Investment Support for Europ) a préconisé en 2018 de diviser par deux la production de viande et de produits laitiers dans l’union européenne d’ici 2050 afin de préserver l’environnement.

Le professeur Allan Buckwell, co-auteur de ce rapport, déclare « Il faut des signaux forts de la part des politiques pour dés-inciter à la consommation de produits d’élevage nocifs pour la santé et l’environnement ».

Avez-vous entendu les politiques parler de cela ?

 De la pollution causée par le diesel oui mais de la pollution causée par l’élevage, non ?

L’élevage est aujourd’hui la principale cause des dégâts environnementaux dans le monde.

  • Il entraîne la désertification et la déforestation

Plus de ¾ des terres agricoles de la planète sont dévolues au bétail, à la fois pour le faire paître et produire sa nourriture (essentiellement des céréales et du soja).

Selon la FAO, les élevages sont responsables de 70% de la déforestation. Selon Greenpeace, l’élevage bovin est même la cause directe de la destruction de 80% de la forêt amazonienne.[7]

Pour nourrir ces animaux qu’à notre tour nous mangeons, nous coupons toujours plus de forêts et ce, même si de « l’ingéniosité » de l’homme sont nées des fermes usines ressemblant à des gratte-ciels…

  • Il entraîne la pollution des eaux et des sols

Les animaux d’élevage font désormais plus pour la pollution des eaux que toutes les industries réunies.

Au point que les animaux produisent désormais des océans de déchets.

Des déchets toxiques, les animaux étant nourris aux antibiotiques. Leur alimentation très riche en nutriment fait que les eaux rejetées possèdent un taux d’azote supérieur à la normale.

Peuvent en découler des problèmes de santé publique ainsi que la prolifération d’algues qui perturbe les écosystèmes marins[8] .

  • Il consomme énormément d’eau

D’énormes quantité d’eau (difficiles à évaluer précisément) sont utilisés par l’élevage.

En élevage industriel, il faut 13500 litres d’eau pour fabriquer un kilo de bœuf. Il en faut 1200 pour fabriquer un kilo de blé.

13500 litres d’eau, c’est quasiment un an de douche pour une personne… [9]

Car à l’eau des cultures destinées à l’alimentation des animaux, il faut ajouter l’eau servant à abreuver les bêtes et l’eau pour nettoyer les bâtiments.

Alors certes, on peut laisser 40 000 jeunes en France marcher pour le climat comme c’était le cas le 15 mars 2019. On peut se dire que l’environnement – et donc l’avenir des générations futures – est la préoccupation…des générations futures.

C’est la version revisitée d’Après moi le déluge…

Mais c’est oublier que la viande tue deux fois.

L’animal d’abord, l’homme ensuite.

Si vous n’avez pas envie de sauver la planète, vous avez peut-être envie de vous sauver, vous ?

De vieillir mieux.

Savez-vous que l’espérance de vie en bonne santé est d’à peine 63 ans en France [10] ? Et que dans certains pays occidentaux, cette espérance régresse ?

Savez-vous que la consommation de produits animaux est une des premières causes de mortalité des pays riches, causant obésité, maladies cardiovasculaires ou articulaires, diabète de type 2 ?  [11]

Mais pourquoi, direz-vous, n’en parle-t-on pas plus ?

Peut-être parce que tout est fait pour vous faire croire qu’en cessant la viande et pire, en devenant vegan, il va vous falloir un bac plus quinze en nutrition et que vous allez souffrir de carences

Peut-être parce que l’industrie de la viande et du lait est ultra subventionnée et que les politiques – ceux que l’on interpelle dans les marches pour le climat- n’oseront jamais augmenter le prix des produits animaux.

Faire payer la viande et le lait à leurs justes prix, c’est-à-dire beaucoup plus cher, est trop risqué. Et ce, même si ces aliments détruisent votre santé…

Je vous le redis : si vous voulez arrêter d’empoisonner votre corps d’abord et préserver l’environnement ensuite, la première chose à faire est – et de loin- de cesser de consommer des produits animaux.

Nous pouvons faire tous les efforts possibles, participer à des marches, acheter en vrac au supermarché, installer des ampoules basse consommation, régler l’imprimante du bureau en recto verso, rien ne sera plus efficace pour préserver notre santé et l’environnement que d’arrêter de consommer des produits animaux.

Si cet article vous a interpellé, que vous consommiez des produits animaux ou pas, n’hésitez pas à le partager.

J’ai sûrement oublié plein de choses, alors, si vous avez besoin de précisions, n’hésitez surtout pas: les commentaires sont faits pour ça  !


[1] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/12/11/pourquoi-la-viande-est-elle-si-nocive-pour-la-planete_5395914_4355770.html
[2] https://savoir.actualitte.com/article/societe/1952/pourquoi-faut-il-reduire-notre-consommation-de-viande
[3] https://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/104000665.pdf
[4] ttps://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/104000665.pdf
[5] Anhang J & Goodland R (2009), Livestock and climate change: What if the key actors in climate change are cows, pigs and chickens?, WorldWatch Institute,
https://fr.scribd.com/document/21799077/Livestock-and-Climate-Change
[6] http://www.risefoundation.eu/images/files/2018/2018_RISE_LIVESTOCK_FULL.pdf
[7 et 8] https://www.greenpeace.fr/amazonie-un-inestimable-patrimoine-ecologique-en-danger/
[9] Nosteak, Aymeric Caron, ed Fayard
[10] https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/02/19/la-france-mal-classee-pour-l-esperance-de-vie-en-bonne-sante_5425315_1650684.html
[11] https://www.greenpeace.fr/viande-produits-laitiers-bons-sante/

Alternative Vegan Media

Laurence Pieau


A Propos

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